147e congrès, Toulouse, 23-26 mai, 2023 - Effondrements et ruptures

vendredi 26 mai 2023 - 09:30 - UFR Histoire, arts et archéologie, salle GH123


Sauveurs culturels : les crises patrimoniales et leurs héros
Titre : Sauveurs émiques vs sauveurs étiques : un exemple roussillonnais

Présidents :
BARTHÉLÉMY Tiphaine
, Professeur en anthropologie et sociologie à l'université de Picardie - Jules-Verne, membre du Centre universitaire de recherche sur l’action publique et le politique, épistémologie et sciences sociales (CURAPP-ESS, UMR 7319)
ADELL Nicolas , Maître de conférences en anthropologie à l'université de Toulouse - Jean-Jaurès, membre du Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST, UMR 5193, CNRS / École nationale de formation agronomique), directeur de la revue Ethnologie française

Le Canigou sépare deux vallées, le Conflent et le Vallespir. Au milieu des années 1990, soucieux de relier ces deux espaces mais conscients que tout projet de route « en dur » est voué à l’échec, deux élus cumulant mandats local et national mettent en place une opération de développement culturel et économique reposant sur le passé minier de ces villages de montagne, baptisée « Route du fer », gérée par un Syndicat Intercommunal et mise en œuvre une chargée de mission. Au début des années 2000, après dix ans d’une existence qui n’a guère suscité, localement, qu’un intérêt poli, la Route du Fer semble condamnée. Devant le péril qui monte, les défenseurs du patrimoine minier s’organisent en une Association des Amis de la Route du fer ; des maires de communes minières, jusque-là discrets, prennent la tête du combat pour la défense de ce patrimoine industriel. Le succès est au rendez-vous. En effet, au milieu des années 2000, lorsque Véronique Moulinié a abordé ce terrain, le massif semblait vivre au rythme de ce passé retrouvé : des sites avaient été restaurés, des petits musées avaient vu le jour, des fêtes avaient été organisées, etc. Cependant, si nombreux avaient été ceux qui s’étaient impliqués dans cette mémoire, seuls quelques-uns étaient l’objet d’une évidente admiration et étaient considérés comme des sauveurs patrimoniaux.  Comment se construisait, sur ce terrain-là, la carrière d’un saveur patrimonial ? Sur quels éléments reposait-elle ? Quelles étaient les conditions pour parvenir à une telle reconnaissance ? C’est à répondre à ces questions que s’attache Véronique Moulinié.


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Mme Véronique MOULINIÉ, Ethnologue, directrice de recherche au CNRS, membre du Laboratoire Héritages culture/s, patrimoine/s, création/s (UMR 9022, CNRS / CY Cergy Paris université/ ministère de la Culture)

Membre de la société savante :
Groupe audois de recherche et d'animation ethnographique, Membre