138e congrès, Rennes, 2013 - Se nourrir. Pratiques et stratégies alimentaires

mercredi 24 avril 2013 - 08:45


Colloque 1 : Histoire de l'alimentation humaine : entre choix et contraintes

Sous-thème : 1.B. Contraintes techniques et besoins économiques

Titre : La chasse chez les Néanderthaliens d’Europe et ses conséquences socio-culturelles

Présidents :
MEIGNEN Liliane
, directeur de recherche, CEPAM (Centre d’études Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge), UMR 6130 du CNRS, université de Nice Sophia-Antipolis
TEXIER Pierre-Jean , directeur de recherche émérite au CNRS, Institut de préhistoire et de géologie du Quaternaire, UMR 5199, PACEA (De la Préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie), université Bordeaux I

Dans les années 1980, le scénario de « l’homme chasseur », développé depuis les années 1970, fut supplanté par celui de « l’homme charognard ». Plusieurs anthropologues américains, dont leur chef de file Lewis Binford, soutenaient qu’avant 100 000 ans, les hommes préhistoriques n’avaient ni les capacités cognitives, ni l’équipement technique pour chasser de grands mammifères (« Human ancestors : changing view of the behavior », Journal of Anthropological Archaeology, 4, 292-327, 1985). Aujourd’hui, de nombreuses études ont mis clairement en évidence la pratique concomitante par les Néanderthaliens de la chasse et du charognage. La chasse, qui nécessite des capacités physiques, des connaissances (du milieu et du gibier) et des savoir-faire techniques (enchaînement de gestes et d’actes), fait appel aux capacités cognitives les plus élevées. Sa pratique régulière et les conséquences sociales qui en découlent (partage, coopération, division du travail) distinguent nettement les Néanderthaliens de leurs prédécesseurs et les rapprochent indéniablement des premiers hommes anatomiquement modernes.

--
Mme Marylène PATOU-MATHIS, Archéologue au laboratoire Histoire naturelle de l'homme préhistorique (UMR 7194, CNRS), département Préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle