138e congrès, Rennes, 2013 - Se nourrir. Pratiques et stratégies alimentaires

mardi 23 avril 2013 - 14:00


Thème III. La cuisine

Sous-thème : III.A. Les outils, techniques et mobilier associés à la cuisine et à la table

Titre : Les cuisines des châteaux de l’Eure au moment de la Révolution

Présidents :
BARBICHE Bernard
, professeur honoraire à l’École nationale des chartes
HENIGFELD Yves , maître de conférences en archéologie médiévale à l'université de Nantes, membre du CreAAH-LaRA (Centre de recherche en archéologie, archéosciences, histoire - Laboratoire de recherches archéologiques), UMR 6566

Les révolutionnaires confisquent les biens de l’Église le 2 novembre 1789 puis ceux des émigrés, prêtres déportés et condamnés révolutionnairement. Et ils décident de les vendre. Ces décisions ne concernent pas que les seuls biens fonciers et immobiliers. Elles visent également les biens mobiliers, à savoir le contenu des bâtiments, les meubles, les bibliothèques, les bestiaux, dont on fait l’inventaire avant de mettre en vente ce qui n’a pas été réservé par les administrations (matières d’or et d’argent pour le Trésor, armes et métaux pour l’armée, linges pour les hôpitaux).
Cet aspect de la vente des biens mobiliers a rarement été évoqué, si ce n’est par quelques mémoires de maîtrise et des articles portant sur des cas particuliers. L’opportunité est donc donnée par la thématique de ce congrès d’aborder un aspect de ce sujet : le contenu des cuisines. J’ai choisi de me limiter à celles des châteaux de l’Eure dont les propriétaires ont émigré.
Les archives départementales de ce département disposent de quatorze liasses (Q 344 à 357) contenant tant les procès-verbaux d’inventaire que ceux de vente du mobilier de seconde origine, en fait surtout des émigrés. C’est donc ce fonds, classé par commune, que je vais dépouiller pour caractériser le contenu des cuisines par lesquelles commence pratiquement toujours la visite ou l’adjudication. Cette procédure révolutionnaire permet de disposer d’un corpus de plusieurs dizaines de cas facilement accessibles par rapport à la recherche plus aléatoire des inventaires après décès.
L’objectif est d’inventorier précisément le contenu matériel de cette pièce essentielle qu’est la cuisine. Quels ustensiles contient-elle ? Quelles en sont les pièces ordinaires ou originales ? Bref, comment était préparée et servie la nourriture des châtelains normands de l’époque ?

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M. Bernard BODINIER, Professeur émérite d'histoire de l'université de Rouen, Membre associé au Centre de recherche d'histoire quantitative (CRHQ)

Membre des sociétés savantes :
Association d'histoire des sociétés rurales, Secrétaire général
Comité régional d’histoire de la Révolution (Haute-Normandie), Membre
Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Normandie, Ancien président
Société des études robespierristes, Membre
Société d’études diverses de Louviers et sa région, Président