138e congrès, Rennes, 2013 - Se nourrir. Pratiques et stratégies alimentaires

jeudi 25 avril 2013 - 14:00


Thème V. Alimentation et sociabilité

Sous-thème : V.B. Alimentation et lien social

Titre : Les « soupes communistes » dans les grèves de la Belle Époque

Présidents :
HAMON Maurice
, directeur honoraire des relations générales de Saint-Gobain
BOUGEARD Christian , professeur d'histoire contemporaine à l'université de Bretagne occidentale à Brest, membre du CRBC (Centre de recherche bretonne et celtique), EA 4451, directeur adjoint de la MSHB (Maison des sciences de l'homme en Bretagne), Rennes

Les années 1900 constituent un moment particulier de l'histoire des conflits du travail dans la société française. En effet, un véritable « divorce social » se produit à partir de 1906 et de la formation du ministère dirigé par Georges Clemenceau, déjà ministre de l'Intérieur au moment du Premier Mai 1906, durement réprimé dans la capitale et les grandes villes de province. La radicalisation de la CGT, au moment de la charte d'Amiens (octobre 1906) et le passage dans l'opposition du parti socialiste, réunifié en 1905, favorisent le soutien à des grèves longues, dures, souvent victorieuses, malgré le raidissement d'une fédération patronale « de combat ». Au cours des grèves qui rythment la période, du « printemps rouge » de Limoges (en 1905) aux grèves sanglantes de Draveil-Vigneux en 1908, la pratique des « soupes communistes » se développe et se structure. Nous nous attacherons dans cette communication à la naissance de ce terme, employé dans les grèves de l'Ouest (Fougères, 1907), du Sud-Ouest (Mazamet, 1909) et de l'Île-de-France (Vigneux, 1908). Il s'agira d'analyser les aspects caractéristiques de ces repas pris en commun par les grévistes syndicalisés : financement, composantes, organisation, fréquentation, mobilisation. Nous tenterons d'établir un corpus de la documentation (archives, littérature, illustrations, historiographie) relative à ce mode de fonctionnement si fréquent dans les grèves d'une époque de structuration et de maturation de la classe ouvrière, en liaison avec le développement du syndicalisme révolutionnaire et d'institutions favorisant cette pratique : soutien de la presse de gauche, des coopératives, voire d'une partie des populations locales confrontées à ces conflits du travail.

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M. Serge BIANCHI, Professeur émérite d'histoire de l'université Rennes II

Membre des sociétés savantes :
Association régionale pour la diffusion des patrimoines, Membre du conseil d'administration
Cercle littéraire et historique de Draveil, Président
Comité de recherches historiques sur les révolutions en Essonne, Vice-président
Société des études robespierristes, Vice-président
Société historique et archéologique de l'Essonne et du Hurepoix, Vice-président