138e congrès, Rennes, 2013 - Se nourrir. Pratiques et stratégies alimentaires

mardi 23 avril 2013 - 14:00


Colloque 1 : Histoire de l'alimentation humaine : entre choix et contraintes

Sous-thème : 1.A. Contraintes environnementales

Titre : L'adaptation maritime dans les archipels de Patagonie : entre exploitation aléatoire et organisation contrôlée

Présidents :
DUPONT Catherine
, chargée de recherche CNRS, membre de l'UMR 6566, CReAAH (Centre de recherche en archéologie, archéosciences, histoire), université de Rennes I, Rennes II, Nantes, Le Mans et ministère de la Culture
MARCIGNY Cyril , archéologue de l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives)

Les populations exploitant les ressources aquatiques, et notamment marines, constituent un cas à part chez les chasseurs-cueilleurs et s'intègrent mal dans les typologies socio-économiques issues d'études ethnographiques (Binford 1980, Kelly 1983). Les nomades marins (indiens canoeros, « en canot ») installés dans les archipels de Patagonie représentent ainsi l'un des rares cas d'adaptation dans un environnement très hostile en raison des conditions de vie qu'il implique, et en même temps très favorable sur le plan écologique en raison de la richesse de sa biomasse.
Ce mode d'adaptation, exclusivement prédateur, semble si parfaitement adapté aux contraintes de l'environnement qu'il a perduré sans grands changements durant plus de six millénaires dans cette région qui représente la partie la plus australe du monde occupée par des chasseurs-cueilleurs. Basé sur la consommation immédiate de ressources carnées (les procédés de conservation étant pratiquement inconnus), il reposait sur un nomadisme impliquant un équilibre subtil entre exploitation quotidienne de ressources aléatoires, et exploitation de ressources prédictives, permanentes (mollusques) ou saisonnières (colonies de reproduction d'otaridés et d'oiseaux ou encore zones périodiques d'alimentation des baleines).
Grâce aux progrès des recherches en archéologie et en biologie marine, une première approche du système d'exploitation développé au cours des millénaires par ces populations peut être tentée en confrontant les informations ethnographiques, souvent sommaires en économie, et les données écologiques et archéologiques.

Co-auteur : Dominique LEGOUPIL, directrice de recherche CNRS, UMR 7041 ARSCAN (Archéologie et sciences de l'Antiquité)

--
Mme Christine LEFÈVRE, Maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), Membre du laboratoire Archéozoologie, archéobotanique (UMR 7209, CNRS)