28/02/2019 - Les écritures contemporaines de l'histoire : journée d'étude
La section Histoire du monde moderne, de la Révolution française et des révolutions organise une journée d'étude consacrée aux écritures contemporaines de l'histoire. Ce texte est fondé sur une position ouverte, interrogative et non connotée quant à l'écriture de l'histoire aujourd’hui. Dans la mesure où celle-ci n'a jamais été un monopole des milieux professionnels académiques, mais a toujours fait intervenir des rapports subtils entre discours littéraire, artistique, politique et discours scientifique, cet appel à projet pose la question de la nature de la coexistence, de l’émulation voire de la concurrence des acteurs, des genres et des « œuvres » à partir de leurs conditions sociales, organisationnelles, économiques et politiques de production et de diffusion. L’appel à projet n’interdit pas une vision rétrospective sur des écritures plus anciennes de l’histoire, des moments de la vie intellectuelle où écriture professionnelle de l’histoire, écriture politique ou littéraire n’étaient pas distinguées. Des points de comparaison entre la situation française et celle d’autres pays sont aussi possibles. L’appel à projet offre de traiter des phénomènes existants ou à venir, souvent paradoxaux : atomisation des discours ou au contraire redondance de certains thèmes et formes d’écriture, diversités dans l’écriture, écritures minoritaires ou conformisme. La toile de fond est fournie par notre société mondialisée, hyper connectée et tentée dans le même temps par des replis identitaires. Il s’agit de comprendre en amont s’il existe une évolution de l’écriture de l’histoire chez ceux qui la produisent, une influence des écritures contemporaines cinématographiques, ludiques, voire théâtrales sur l’écriture savante de l’histoire, sa diffusion, y compris dans son enseignement. Comment s’appréhende aujourd’hui la notion de vulgarisation ? Pourquoi et comment, en aval, les publics là où ils sont, et avec leurs filtres, ont le goût ou pas de l’histoire - et de quelle histoire ? Quelques thèmes peuvent être suggérés : Les acteurs et leurs rôles La formation en histoire est présente dans un grand nombre de cursus et, à l'arrivée dans la vie professionnelle, les écritures de l’histoire relèvent d’acteurs différents : journalistes, auteurs de BD, sociologues interviennent depuis longtemps dans le domaine du contemporain. Scénaristes, animateurs TV ou radio sont venus les rejoindre, en élargissant la chronologie traitée à des périodes telles que l’Antiquité ou le Moyen Âge. Les influences réciproques sur la manière d’écrire et de narrer En quoi l’expérience, même restreinte, de diffusion des connaissances dans les médias peut se traduire concrètement dans le choix d’un sujet d’écriture, d’un angle éditorial ? Quelle est la stratégie de diffusion de l’œuvre et ce que l’auteur souhaite communiquer au public à travers elle ? En bref, quelle est l’influence de la formation initiale et des choix professionnels sur celui qui écrit sur le discours historique ? La concurrence des genres. La montée en puissance de la biographie est ancienne (publication en 1973 de la traduction de l'ouvrage de Murray Kendal sur Louis XI). D’autres formes d’écritures se sont développées, qui interrogent la notion de « proximité » avec le ou les personnages, proximité qui rendrait possible la proximité avec le lecteur contemporain : écriture de jeux de rôles, de BD, de « fantaisies » ; écriture des séries dont certaines valorisent un imaginaire historique national ; écriture et mise en scène de spectacles vivants (la notion de permanence des situations et passions alors que la scène est située géographiquement et chronologiquement) ; écriture d’autofictions : écrire une œuvre littéraire sur des faits réels mais transformés ; inclure dans l’œuvre littéraire fictionnelle ainsi conçue une autre part de la réalité, l’histoire individuelle de l’auteur, pour signifier la transformation induite par l’acte d’écrire sur la personne de l’auteur ; construction de visites virtuelles ludiques sur tablettes, à partir d’éléments réels et applications informatiques patrimoniales utilisant l’histoire et utilisant les algorithmes de recherche pour proposer des visites à thèmes personnalisées en fonction des goûts des publics. Se pose la question de l’emploi de techniques de représentations considérées comme des formes de « réalité augmentée ». Pour un créateur, la « fiction » comporte sa vérité. Les enjeux des écritures contemporaines L’enseignement de l’histoire, l’enrichissement des points de vue, une variété des discours, une pédagogie de l’histoire, ou un risque de clonage et de formatage des discours, l’émotion véhiculée par l’expérience (tourisme patrimonial) versus le raisonnement et la mise à distance, les parts du global et du local, les commémorations ponctuelles ou ritualisées : ces enjeux permettent de qualifier aujourd’hui le statut d’une « œuvre », individuelle ou collective, au sens d’opus, dans sa production, sa diffusion et sa réception. Qui peut être proposer une communication ? Chercheurs, doctorants, seuls ou en association Membres d’associations Entreprises culturelles Services et opérateurs culturels de l’État ou des collectivités territoriales La date limite des candidatures est fixée au 30 juin 2019 à 18 heures. La sélection des projets interviendra au plus tard au 31 octobre 2019 pour une notification dans le courant du mois de novembre 2019. La journée d’études se déroulera au premier trimestre 2020. Pièces : NOM, prénom, adresse, téléphone, courriel, structure et rattachement, noms éventuels des partenaires, résumé de la communication en 2000 signes maximum. À renvoyer à secretariat.general@cths.fr Pour en savoir plus : secretariat.general@cths.fr

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