17/06/2003 - Enseignants et chercheurs


Extraits : Par son ampleur, Histoire de la pensée géographique, de l'américain Clarence J. Glacken, paru en 1967 sous le titre énigmatique Traces on the Rhodianshores, est monumental puisqu'il balaye, en un tome de presque huit cents pages, plusieurs millénaires d'histoire de la pensée géographique, jusqu'à l'aube du XIXe siècle... Il est heureux que cette oeuvre, qui est au centre des grands thèmes de l'histoire de la pensée géographique, paraisse enfin dans une version française en quatre petits volumes, éclatement qui favorisera peut-être sa diffusion. Le tome II, introduit par Ph. Pinchemel et préfacé par Danielle Lecoq, porte sur la conception du monde au Moyen Âge, de la période patristique à l'aube du XVIe siècle... En s'appuyant sur un grand nombre de textes et d'auteurs, des Pères de l'Église à la fin du Moyen Âge, l'auteur souligne l'originalité et la vitalité, longtemps sous-estimées, de la pensée médiévale. Elle n'est pas une simple transition entre l'Anriquité et le monde moderne ; elle est la civilisation occidentale en gestation, "laquelle est autre chose qu'un décor chrétien plaqué sur un édifice antique", comme l'écrit l'auteur dans son essai introductif (p.30). En effet, les exigences de la diffusion de la religion ont conduit à des réflexions approfondies sur place de l'homme dans la nature. (...) La culture approfondie dont fait preuve C. J. Glacken, qui semble aussi à l'aise en patrologie qu'en philosophie et histoire médiévales, ouvre d'innombrables pistes de réflexion et éclaire singulièrement cette période trop longtemps réputée obscure et ténébreuse.