17/02/2002 - Comptes rendus


Extraits (pages 325-327) : Contrairement à ce que le titre, un peu réducteur, pourrait laisser croire, le livre de Lucie Dupré ne se cantonne pas à étudier le fruit mais également l'abre, le castanea sativa tout particulièrement. (...) après une présentation historique des rapports entretenus entre une région et un arbre, à envisager le renouveau actuel d'une production, non limitée aux traces du passé mais tâchant de construire une filière viable pour une population d'agriculteurs en impliquant d'autres groupes sociaux. Des caractéristiques sociotechniques aux sentiments développés par les producteurs, c'est l'éventail complet des possibilités des sources et de l'analyse ethnologique que l'auteur déploie dans son travail. (...) L'idée de patrimonialisation arrive enfin en toute logique. L'entrée dans "l'agriculturel" du fruit et de l'arbre mobilise, dans une volonté de reconnaissance, tout un département, au-delà des professionnels. Les organisations festives, les musées, la tenue d'assises, la création d'une confrérie participent activement à bâtir un produit répondant à des objectifs localisés, après intégration des impératifs du global. La châtaigne devient l'objet de construction idéal permettant de greffer l'économie du tourisme sur une production rénovée et adaptée. (...) L'intérêt se porte ainsi bien au-delà de la stricte interrogation sur l'avenir de la production castanéicole : il s'agit d'un travail utilisant avec bonheur les outils anthropologiques pour exposer la complexité des réalités d'un rural en refondation... Une étude réussie attestant de l'essor et du renouvellement des problématiques ruralistes.