01/11/2002 - "Le refus de l'uniforme"


Extraits : Cet ouvrage aborde la question des différentes formes de résistance à la conscription, depuis sa création sous le Directoire en 1798 jusqu'à l'effondrement de l'Empire, en avril 1814. Le Sud-ouest aquitain, entre Pyrénées et Garonne (soit douze départements), a lors constitué un pôle d'hostilité constant à l'égard de cette mesure. Les levées d'hommes, dont le poids ne cessait de s'aggraver parallèlement à l'enracinement de la guerre dans le quotidien des Français, révoltaient la population. En ces régions marquées par une résistance multiséculaire à l'État centralisateur, insoumission et désertion donnent naissance à une population flottante de déracinés et d'errants dont le nombre s'accroît notablement à partir de 1808, lorsque la guerre d'Espagne transforme cette zone en un vaste arrière-fond. (...) C'est alors que la répression orchestrée par les préfets, mélange de mansuétude et de sévérité, se durcit. Dès 1810, des colonnes mobiles sont envoyées dans la région. Parallèlement, l'octroi de dispenses et d'exemptions, propices à la dénonciation, suscitent un climat de suspicion et de ressentiment. (...) En réalité, l'auteur dresse le tableau d'une société civile entrée en dissidence face à l'État. Un tableau dont on aurait aimé parfois qu'il pénètre davantage au coeur de la logique des conflits et des intérêts locaux qui tissent la trame des existences quotidiennes, bouleversées par la conscription.