126e congrès, Toulouse, 2001 - Terres et hommes du Sud

mardi 10 avril 2001 - 14:00


Colloque : les Suds

Sous-thème : Construction et déconstruction du Sud

Titre : Mettre en scène le Sud, anthropologie et théâtre auto-réflexif du Mezzogiorno

Président : ALBERT Jean-Pierre, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Centre d'anthropologie de Toulouse


S’il semble évident pour un ethnologue des faits religieux de tenir une position agnostique envers les phénomènes " surnaturels ", il est beaucoup plus difficile de tenir une position anthropologique sur ce qu’implique la question méridionale en Italie et de tailler une ébauche identitaire du Mezzogiorno sans tomber dans les revers idéologiques relatifs à cette
problématique, même implicitement. L’œil qui pense à Naples ou ailleurs dans les provinces situées au Sud de Rome est un regard qui puise ses interprétations dans un fond commun d’images constamment reproduites, tant dans le dire que dans l’écrire des voyageurs et des indigènes.
N’est-ce pas difficile de faire la part des choses lorsque les hommes se mettent eux-mêmes à se théoriser ? N’est-ce pas ici une solution de facilité que de prendre pour argent comptant la totalité du discours des acteurs ? Ce sont là des questions que l’on se pose sur le terrain. Mais que se passe-t-il lorsque l’observateur est lui-même de ce Sud qu’il décrit ? C’est
avec l’ethnologie de Ernesto De Martino et de l’œuvre théâtrale de Eduardo De Filippo que ma présentation s’articule autour de la figure de l’observateur observé et de ses ambiguïtés relevants de projets politiques, d’interprétations ethnologiques ou d’expressions artistiques d’un Sud qui ne cesse de se reformuler lui-même. Entre le témoignage ethnographique et la mise en scène de théories, ces deux sources, ajoutées de remarques prises sur le vif, posent de nombreux jalons interprétatifs et métaréflexifs tant sur la pratique de l’ethnologie que sur la construction endogène d’une altérité.


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M. David BOZZINI, Étudiant