139e congrès, Nîmes, 2014 - Langages et communication

jeudi 8 mai 2014 - 09:00


Thème 2. Les formes et les ritualisations de la communication

Sous-thème : 2.3. Le rituel des cérémonies

Chapitre : 2.3.1. Les messages politiques

Titre : Évolution du parti communiste à travers son discours (1932-1982)

Présidents :
MAZAURIC Claude
, professeur émérite des universités
MATOUK Jean , professeur des universités honoraire en économie de l'université de Montpellier 1

Le parti communiste français est une des forces politiques qui comptent entre 1932 et 1982, période de l'objet de notre communication. Le vocabulaire utilisé dans les documents de congrès du PCF laisse parfois le doute sur l'authenticité et l'on parle facilement de langue de bois, caractéristique fréquente dans le discours politique. Mais les mots trahissent souvent les interprétations que l'on peut faire sur le discours. Nous avons, pour étudier le discours, utilisé un logiciel élaboré par le CNRS qui s'appelle Hyperbase. À partir des textes de congrès, on a pu étudier, entre 1932 et 1982, la fréquence des mots les plus utilisés. Il s'avère que les mots ne sont pas très variés, mais des tendances émergent. On parle parfois injustement de langue de bois à partir de ce discours. Mais, en observant les fréquences décroissantes, les écarts-types et autres éléments que permet le logiciel Hyperbase, on peut procéder à des analyses fort intéressantes pour notre compréhension. Les propositions qui en découlent ne vont pas toujours dans le sens des a priori ou des idées toutes faites à propos du discours communiste français. À notre avis, rien n'est acquis au niveau de la conviction et de la connaissance, ce qui est valable à une époque peut être différent à une autre époque. Si l'on prend les 69 mots les plus utilisés dans les 18 congrès en question, on arrive pour le premier à 1 882 fréquences pour cinquante ans d'histoire et 18 congrès et à 187 fréquences pour le 69e pour la même période. Ce qui autorise à dire que le discours est pauvre. Comment pourrait-il en être autrement pour un discours politique spécifique, celui du PCF ? Il nous est apparu utile pour notre réflexion d'avoir un avis sur la classification. Les dix premiers mots : parti, politique, France, pays, lutte, communiste, travailleurs, français, classe, peuple, sont caractéristiques d'un discours progressiste dans lequel le mot communiste n'apparaît qu'en sixième position au singulier et à la onzième position au pluriel. Le mot communiste au singulier a pour concordance le plus souvent le mot parti, tandis qu'au pluriel il s'agit des adhérents communistes. Le mot parti vient en première position et montre bien la spécificité tout simplement de ce corpus. On ne peut pas parler de langue de bois dans la mesure où ils parlent du PCF lui-même. La richesse du vocabulaire ne paraît pas importante par rapport au trésor de la langue française. L'étude des distances entre congrès et le rapprochement avec les concordances et les contextes nous indiquent que le discours évolue avec l'histoire même du PCF. C'est pourquoi faut-il vraiment parler de langue de bois ? Ce ne sera pas notre avis et, à travers les tableaux et les courbes, on peut constater certaines évidences.

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M. Rémi KRISANAZ, Psycho-pédagogue

Membre des sociétés savantes :
Association historique du pays de Grasse, Président
Cercle littéraire et artistique de Grasse, Président