mardi 23 avril 2013 - 09:00

Colloque 4 : Les mangeurs du XXI^e siècle

Sous-thème : Interdits et coutumes alimentaires et leurs contournements

Titre : Le mangeur de viande dans la grande ville indienne : entre tabous culturels et découvertes alimentaires. Le cas de Chennai (Madras)

Présidents :
VASSAS Claudine, ethnologue, directrice de recherche émérite au CNRS, membre du LISST (Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires), Centre d’anthropologie de Toulouse, CNRS-EHESS, membre du comité de rédaction de la revue Terrain
BOUILLON Didier , professeur à l'École nationale supérieure du paysage de Versailles

En Inde, le végétarisme promu par les brahmanes a progressivement émergé comme une forme supérieure de l'alimentation. Aujourd'hui, l'irruption dans le paysage alimentaire des grandes villes d'acteurs comme McDonald's ou KFC laisse penser que cette hiérarchie est bousculée par la mondialisation et l'urbanisation. Cette communication propose de saisir la complexité du statut du carnivore dans la ville en Inde.
Certains territoires, dominés par les hautes castes, restent tacitement interdits aux bouchers et aux restaurants non-végétariens. D'autres espaces en revanche permettent aux carnivores de manger de la viande sans être inquiétés : le foyer, où l'alimentation contribue au sentiment d'appartenance au groupe, mais aussi plus récemment les restaurants qui offrent un accès aisé à certains plats carnés peu consommés auparavant, comme le biryani, le chicken 65, le chicken tandoori. L'espace public urbain devient alors un lieu privilégié dans la recomposition des pratiques alimentaires. La croissance économique, le salariat, la professionnalisation du travail féminin, les migrations intérieures, l'exposition croissante à des influences étrangères favorisent de nouvelles formes de sociabilité et la découverte culinaire dans le cadre du restaurant.
Pourtant, l'ancienne idéologie perdure à certains égards : si les chaînes occidentales de fast-food, fréquentées par une upper middle-class
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M. Michaël BRUCKERT, Doctorant en géographie culturelle à l'université Paris IV - Paris-Sorbonne