mardi 23 avril 2013 - 20:30

Séance plénière 3 : conférence
Titre : Conférence plénière : « Les comportements alimentaires : quels en sont les déterminants ? Quelles actions pour quels effets ? » à l'auditorium de l'Espace des sciences des Champs libres

Présidents :
MORDANT Claude, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université de Bourgogne, membre de l'UMR ARTeHIS (Archéologie, terre, histoire, sociétés), UMR 6298, CNRS
CABARET Michel , biologiste, directeur de l'Espace des sciences des Champs libres à Rennes

Beaucoup d’informations circulent sur le lien entre l’alimentation et la santé. Cela dit, les messages diffusés autour de la nutrition, parfois contradictoires, déroutent les consommateurs. En charge du bon état nutritionnel des populations, les politiques publiques, de leur côté, doivent nécessairement pouvoir identifier les éléments de connaissance pertinents pour formuler des recommandations efficaces. Le ministère en charge de l’agriculture a pour cela commandité à l’INRA une expertise scientifique collective qui a réuni un groupe d’une trentaine d’experts pour répondre à trois questions : peut-on définir des typologies alimentaires et établir une relation entre celles-ci et la santé ? Quels sont les déterminants des comportements alimentaires ? Enfin quelles actions publiques ou privées ont été mises en œuvre pour changer ces comportements et quels en sont les résultats ?
Concernant la première question, il apparaît un grand nombre de données scientifiques permettant aux chercheurs de faire des liens entre un nutriment ou sa consommation régulière et le métabolisme de cellules ou d’organismes animaux ou humains, voire un état de santé, que cet aliment prévienne le développement d’une pathologie spécifique ou qu’il entraîne un effet délétère. Cela dit, si l’on place l’observation, non plus au niveau d’un nutriment ou d’un aliment mais d’un régime, la seule conclusion possible est que si un individu présente un comportement de type prudent, c’est-à-dire satisfaisant aux recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS), il sera plutôt en meilleure santé, et au contraire un régime riche en graisses et en sucres rapides (western diet) est corrélé avec une prévalence augmentée des pathologies métaboliques.
Répondant à la deuxième question, le groupe d’experts a listé un certain nombre de déterminants des comportements alimentaires, le premier étant le déterminant physiologique. Manger est un acte automatique que l’on apprend de manière consciente et inconsciente mais qui peut être perturbé au quotidien par différents facteurs environnementaux comme le bruit, le stress, la télévision ou encore le fait de parler en mangeant. Tous ces biais perturbent notre appréciation de ce que nous mangeons, avec pour conséquence une augmentation de la prise alimentaire. L’accessibilité à la nourriture et les facteurs sociaux sont deux autres facteurs majeurs qui perturbent nos comportements alimentaires.
Enfin, en réponse à la troisième question, deux types d’actions ont été principalement mis en œuvre pour changer les comportements alimentaires. Le premier, de type PNNS, fait progresser la connaissance mais plus au sein des classes sociales favorisées que dans les populations défavorisées qui ne comprennent pas bien le message qui leur est adressé. Globalement, ces actions n’entraînent aucun effet net sur les comportements alimentaires. Par contre, les chartes d’engagement volontaire des industriels d’amélioration de la qualité de leurs produits semblent pouvoir réduire la consommation de sucres et de graisses saturées. Enfin, les actions multi-acteurs et à petits pas, qui mettent en œuvre à la fois le milieu médical, l’école, la famille, les municipalités, aboutissent à des résultats significatifs.

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M. Patrick ÉTIÉVANT, Directeur de recherche, Président du centre de Dijon de l'Institut national de recherche agronomique (INRA)

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M. Patrick ÉTIÉVANT, Directeur de recherche, Président du centre de Dijon de l'Institut national de recherche agronomique (INRA)